Aujpurd'hui... il y a 300 ans Jeanne-Antoinette Poisson naissait à Paris. Elle est plus connue sous le nom de marquise de Pompadour et duchesse de Ménars. Elle était la maîtresse-en-titre du roi Louis XV.

Enfance

Enfant, Jeanne-Antoinette reçoit une très bonne éducation chez les Ursulines, puis sa mère lui donne une éducation soignée et des cours d'arts récréatifs tels que le dessin, la musique, la peinture, la gravure, la danse, les cours de chant.

Une légende raconte qu'à l'âge de 9 ans, elle a consulté avec sa mère une diseuse de bonne aventure qui se serait exclamée : "Vous serez la maîtresse du roi". Lorsque son testament fut ouvert, il s'avéra qu'une diseuse de bonne aventure parisienne nommée Lebon recevait une pension de 600 livres par an.

Tableau d'une femme âgée, prétendument la mère de Mme de Pompadour. Peint par Joseph Ducreux en 1780

Mariage

La Marquise de Pompadour par François Boucher

Son beau-père la maria à peine âgée de 19 ans à son neveu et héritier Charles-Guillaume Le Normant d'Étiolles. La beauté et l'esprit de Jeanne-Antoinette la rendent célèbre et elle devient l'hôtesse des salons cultivés et mondains de Paris. Elle donne des représentations intimes dans le petit théâtre qu'elle avait fait construire dans son château d'Étiolles, où le couple s'installe. Le domaine se trouve dans la forêt royale et le roi vient souvent chasser dans les environs. Madame d'Étiolles a le droit légal d'assister à ces chasses en carrosse et se fait accompagner par l'un des lieutenants de la compagnie royale de chasse, qui l'informe précisément des passages du roi afin qu'elle puisse attirer son attention. C'est lors d'une de ces chasses, durant l'été 1743, que Louis XV la remarque.

Avec son mari Charles-Guillaume Le Normant d'Étiolles, Madame de Pompadour eut deux enfants : un fils, qui mourut en bas âge, et une fille, Alexandrine, qui mourut d'une péritonite aiguë à l'âge de neuf ans. La marquise n'a jamais eu d'autres enfants. De sa liaison avec le roi Louis XV, elle fit trois fausses couches entre 1746 et 1749 (accidentelles ou non, l'hypothèse d'avortements pour répondre à la volonté du roi de ne pas avoir de bâtards n'est pas exclue). Souffrant de troubles gynécologiques, elle s'abstint de toute relation sexuelle avec le roi et devint l'ordonnatrice de ses plaisirs afin d'éviter d'être remplacée par une autre favorite officielle.

Mme de Pompadour a une santé fragile depuis son enfance. Elle était souvent malade et avait des problèmes pulmonaires.

À la cour royale

A partir des années 1750, elle n'est plus la maîtresse du roi, mais conserve son influence en tant que confidente et amie du souverain. C'est dans cet esprit qu'elle encourage l'aménagement de la place Louis XV (actuelle place de la Concorde). Mme de Pompadour apprécie également l'architecture et les arts décoratifs. C'est ainsi qu'elle acquiert en 1753 le Palais d'Évreux à Paris (connu aujourd'hui sous le nom de Palais de l'Élysée). Elle s'intéresse également à la littérature et encourage la publication des deux premiers volumes de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert.

La maîtresse-en-titre était la maîtresse suprême du roi de France. C'était une position semi-officielle qui venait avec ses propres appartements. Le titre est entré en usage sous le règne d'Henri IV et s'est poursuivi jusqu'au règne de Louis XV.

L'acte de décès de Madame de Pompadour, daté du 17 avril 1764 à Versailles, mentionne ses titres, sans toutefois respecter l'ordre d'accession au trône : "Très haute et très puissante dame madame Jeanne Antoinette Poisson, duchesse marquise de Pompadour et de Menar".

Louis XV par Maurice-Quentin de La Tour

La cuisine de la cour au 18e siècle

Mme de Pompadour par F. Boucher

Selon des anecdotes, Mme de Pompadour aurait mangé avec Louis XV des plats inventés par elle et son cuisinier : les poulets de Lurlubie, des tourterelles à l'improviste...

Et les livres de cuisine sont très appréciés ! Sous le règne de Louis XV, est publié le Cuisinier moderne, rédigé en 1735 par Vincent La Chapelle. En 1739, François Martin (cuisinier de Mme de Pompadour) a publié Les Délices de la Table. Un certain livre, Eléments de Politesse et de bienséance ou la civilité qui se pratique parmi les honnêtes gens, paru en 1766, dicte les règles de bonne conduite :

"Ne poussez pas du coude ceux qui vous sont proches. Ne montrez pas par des gestes que vous avez faim et ne regardez pas la viande avec une sorte d'avidité, comme si vous deviez tout dévorer. Ne mangez pas avec avidité. Ne faites pas de bruit en vous servant, ni en mâchant la viande. Ne sucez pas les os pour en extraire la moelle. Ne mordez pas dans votre pain. Il n'est pas civilisé de se nettoyer les dents avec un couteau ou une fourchette... Si vous avez les doigts gras, essuyez-les avec une serviette et jamais sur la nappe ou sur votre pain".

Exemple de menu de Louis XV

Menu des jours gras (sans poisson) : deux ragoûts de vieux chapons et de perdrix aux choux ; deux ragoûts moyens de crêtes de pigeons et de coqs ; quatre petits hors-d'œuvre de chapons hachés, de perdrix aux lentilles, de poulets farcis et de chapons au blanc. En entrée, des quartiers de veau et des pigeons en pâté ; deux entrées moyennes : Fricassée de poulet et perdrix hachées ; 6 petites entrées : Perdrix en jus, daubes, dindes grillées, poulet gras aux truffes, poularde dépecée aux truffes ; rôtis : deux plats de chapons gras, poulets, pigeons, perdrix et pâtés ; deux plats de rôtis de bécasses, sarcelles, perdrix. Le tout accompagné de légumes, de salades, de crèmes, de beignets.

Mme de Pompadour aime le champagne et le rend populaire auprès des courtisans. Il est même utilisé dans les sauces ! Sinon, Louis XV adore le café. Il le prépare lui-même pour ses courtisans. Le jardinier en chef de Versailles cultive dans une serre une douzaine de caféiers que le roi utilise pour sa consommation personnelle.

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